16 janv. 2011

Marcelle et Ninon

– Avant de partir, Armand arrêtait pas d’imaginer un paquet d’affaires pas possibles!
La dernière était la plus bizarre. Y se demandait pourquoi y’avait toujours des tites graines dans le tiroir à ustensiles. Y’é mort avant de le trouver.
– Des tites graines?
– Ben oui, plus petites que celles des toasts. Sans c’est sans compter la trappe à bas.
– De kossé?
– Ben Armand disait que les fabricants de chéseuses mettaient une trappe pour que des bas tombent dedans. Parce que je chialais toujours après chaque brassée…
– Ça pas d’allure!
– Assez d’allure pour qu’Armand défasse la chéseuse pour aller voir. Et y’a pas trouvé de bas… Pis je te dis pas comment il était fatiguant au souper. Y laissait tomber sa fourchette les lundis, mercredis et vendredis. Pis les mardis et jeudis, son couteau. Y répétait: Tu vas voir, on va avoir de la visite.
– De kossé?
– Ben une fourchette pour une femme, pis un couteau, pour un homme. Mais j’avais beau y répéter qu’y fallait que ça arrive par hasard, il recommençait tout le temps. Y venait jamais personne.
– C’est pas drôle…
– Bah, inquiète toué pas. R’garde ce que j’ai trouvé dans ses affaires…
– Un gratteux? Qu’est-ce tu vas faire si tu gagnes un bon montant?
– J’vas t’inviter à déjeuner plus souvent!

Cling

«Ah ben joualvert! Mon couteau!»

 

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